Le fingerpicking : une technique essentielle pour enrichir ton jeu de guitare

Si tu joues de la guitare depuis quelque temps, tu as déjà dû entendre des termes comme strumming, fingerpicking, fingerstyle ou encore arpèges. Ces notions peuvent prêter à confusion, alors je vais commencer par les clarifier. Une fois ce point fait, tu découvriras les origines du fingerpicking, ses spécificités par rapport aux autres techniques de jeu, et surtout, comment bien débuter avec des conseils pratiques et des morceaux inspirants. Que tu sois amateur de folk, de blues ou simplement curieux d’explorer de nouvelles sonorités, cette technique de jeu aux doigts pourrait bien devenir ton nouveau terrain de jeu favori. 

 

fingerpicking

Différencier quelques techniques de jeu de guitare aux doigts

 

    • Les arpèges : notes d’un accord jouées une à une avec les doigts, suivant un motif répété.

    • Le strumming : accord joué en entier (ou plusieurs cordes de l’accord simultanément) en effectuant un mouvement de va-et-vient rythmique avec le médiator ou les doigts.

    • Le fingerpicking : particulièrement répandue dans le blues et la country, cette technique permet de jouer simultanément une ligne de basse avec le pouce, l’accompagnement et la mélodie avec les autres doigts.

    • Le fingerstyle : il englobe le fingerpicking, mais inclut aussi des techniques percussives et l’utilisation d’harmoniques.

Un peu d’histoire du fingerpicking

Le fingerpicking est apparu au début du XXe siècle dans le sud des États-Unis. Les guitaristes tentaient alors d’imiter les lignes de basse syncopées du piano ragtime, donnant naissance à la « ragtime-guitar ». Le ragtime est généralement considéré comme l’un des principaux précurseurs du jazz. Cette technique a gagné en popularité grâce à des musiciens comme Chet Atkins et Marcel Dadi, ce dernier ayant largement contribué à sa diffusion en France à la fin des années 6O.

La technique du fingerpicking

Voici ses atouts :

 

    • En fingerpicking, on joue plusieurs notes simultanément

    • Cette technique produit un jeu riche et parfois une mélodie complexe.

    • Elle permet de produire une ligne de basse, un accompagnement et une mélodie.

Avec cette technique, le guitariste joue simultanément plusieurs rôles :

 

    • Le rythme, en produisant une ligne de basse avec le pouce, souvent légèrement étouffée par la paume de la main pour un effet plus percussif. Certains musiciens optent pour un onglet de pouce, ce qui ajoute une sonorité plus marquée et peut imiter le son d’une caisse claire lorsqu’il frappe les cordes. Toutefois, il est tout à fait possible de jouer les basses sans cet accessoire.

    • L’accompagnement, qui consiste à gratter occasionnellement les accords pour enrichir l’harmonie du morceau.

    • La mélodie, qui est généralement exécutée avec l’index, le majeur et parfois l’annulaire, permettant ainsi de développer un jeu fluide et nuancé.

Le fingerpicking demande une bonne indépendance des doigts de la main droite. Les mouvements imposés à chaque doigt ne sont évidemment pas naturels et nécessitent des exercices intensifs et réguliers. 

C’est ce que je te propose de travailler dans notre cours MyGuitare Le Fingerpicking dans la Peau. L’objectif de ce cours est de te permettre d’acquérir l’aisance et l’agilité nécessaires au placement rythmique et à la régularité demandée pour maîtriser cette technique.

Comment débuter le fingerpicking ?

La position de base

Dans le fingerpicking, chaque doigt de la main droite a un rôle spécifique :

 

    • Pouce (p) : il joue généralement les trois cordes graves (Mi, La, Ré) et assure souvent la ligne de basse en alternant les cordes.

    • Index (i) : il s’occupe de la corde de Sol.

    • Majeur (m) : il joue la corde de Si.

    • Annulaire (a) : il est dédié à la corde de Mi aiguë.

4 conseils pour bien commencer

 

    1. Commence simple : débute avec des motifs de fingerpicking basiques.

    1. Joue lentement : préfère un jeu précis à la vitesse.

    1. Garde l’association 1 doigt = 1 corde : ne change pas de doigté en cours de route.

    1. Travaille la transition entre les accords : pense les accords note par note plutôt que comme un bloc.

4 morceaux pour s’inspirer

Voici quelques morceaux pour te faire une meilleure idée de cette super technique :

« Saturday Night Shuffle » de Marcel Dadi :

https://youtu.be/qhgomJGa4gk?feature=shared

« The Claw » de Jerry Reed :

https://youtu.be/quT848nLUNI?feature=shared

« Arkansas Traveler » de Chet Atkins :

https://youtu.be/JUM8DUqPE9c?feature=shared

« Mr Picking » de Michel Haumont :

https://youtu.be/B4zQx_8TEFM?feature=shared

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Guitaristes emblématiques du fingerpicking

 

    • Internationaux : Chet Atkins, Tommy Emmanuel, Jerry Reed, Mark Knopfler, Leo Kottke, Brian Setzer, Merle Travis, Doc Watson.

    • Français : Pierre Bensusan, Marcel Dadi, Alain Giroux, Michel Haumont, Jean-Félix Lalanne.

7 accordages alternatifs en fingerpicking

En fingerpicking, on va parfois retrouver des accordages alternatifs, souvent utilisés pour enrichir l’harmonie, faciliter certaines progressions d’accords et créer des sonorités uniques. Voici quelques-uns des plus populaires.

1. DADGAD 

Très utilisé en musique celtique et folk, sa sonorité ouverte est bien pratique pour jouer de belles mélodies. Dans ce type d’accordage, il n’y a pas de tierce. Lorsque l’on joue les cordes à vide, on obtient un accord suspendu de Dsus4, l’Open de Dsus4. On ne va modifier que 3 cordes : Mi grave, Mi aigu et la corde de Si.  C’est dans cela que réside toute l’originalité de cet accordage. C’est en jouant la basse avec le pouce puis en jouant la mélodie avec les autres doigts comme en musique celtique par exemple que l’on va tirer le meilleur parti de cet accordage.

Exemples de morceaux : « The Kerry Dances » (traditionnel), « Anji » (Davy Graham)

2. Drop D (DADGBE)

Très courant en fingerpicking, cet accordage consiste à descendre la corde de mi grave en ré. Il permet d’avoir une basse plus profonde et facilite l’accès à des accords en barré.

Exemples de morceaux : « Blackbird » (The Beatles), « Dear Prudence » (The Beatles).

3. Open D (DADF#AD)

Cet accordage donne un accord de Ré majeur à vide, ce qui facilite les glissés et les harmonies riches.

Exemples de morceaux : « Vestapol » (morceau traditionnel joué entre autres par John Fahey).

4. Open G (DGDGBD)

Très prisé en blues et folk, il forme un accord de Sol majeur à vide et permet des progressions d’accords fluides en Fingerpicking.
Exemples de morceaux : « Little Marth » (The Allman Brothers Band), « Can’t Be Satisfie » (Muddy Waters).

5. Open C (CGCGCE)

Cet accordage produit un accord de Do majeur ouvert qui produit une belle résonance.

Exemples de morceaux : « King of Spai » (The Tallest Man on Earth), « In Christ There Is No East or Wes » (John Fahey).

6. Double Drop D (DADGBD)

Ici, les deux cordes de mi sont baissées en ré, donnant un son plus grave, ce qui est parfait pour un jeu expressif.

Exemples de morceaux :« Ohi » (Neil Young),« The Needle and the Damage Don » (Neil Young).

7. Open E (EBEG#BE)

Accordage similaire à l’open D mais un ton au-dessus, utilisé pour un son brillant et ouvert. Cependant, il met plus de tension sur le manche.

Exemples de morceaux : « She Talks to Angel » (The Black Crowes).

Quelle guitare choisir pour le Fingerpicking ?

Il n’existe pas de guitare spécifique pour le fingerpicking. Bien sûr, il est toujours possible de jouer aux doigts sur une guitare électrique, comme le fait Mark Knopfler, par exemple.

Mais quand on pense jeu aux doigts, on imagine immédiatement une guitare acoustique et il faut être honnête, c’est tout de même plus approprié.

Alors, si tu envisages de passer au fingerpicking, je te conseille de choisir une guitare acoustique avec une bonne sonorité, une bonne chaleur au niveau des graves et de belles harmoniques. Ce dernier point est surtout important si tu veux évoluer plus tard vers du Fingerstyle.

Le fingerpicking est une technique essentielle si tu veux enrichir ton jeu de guitare en combinant mélodie, basse et accompagnement. Avec de la patience et une bonne méthode, tu pourras progressivement gagner en aisance et en fluidité. Alors, prêt à relever le défi ?

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